Production de biomasse et régimes des feux


Résumé

Une étude a été menée sur la manière dont la stabilité de la répartition selon l’âge des forêts entre en relation avec les régimes des feux. La première étape consistait à la dérivation des équations théoriques exponentielles négatives pour la répartition selon à l’âge des forêts et l’utilisation de trois modèles pour l’exploration des conditions sous lesquelles on peut s’attendre à une répartition stable par âge des forêts. Les résultats ont démontré que (1) l’on peut toujours atteindre une répartition stable par âge pourvu que la mortalité attribuable à l’âge des forêts suive une ligne constante au fil du temps, et que (2) la forme d’une répartition stable selon l’âge est principalement déterminée par la mortalité selon l’âge des forêts. Cependant, lorsqu’on introduit une petite variation de la mortalité selon l’âge, la stabilité de la répartition selon l’âge des forêts s’en trouve réduite. Les résultats de simulations soumises à divers régimes des feux indiquent qu’une variété de courbes de répartition selon l’âge ont pu se produire, y compris des courbes exponentielles négatives et des courbes à sommets uniques ou multiples. Il serait impossible d’atteindre une répartition stable selon l’âge des forêts si le paysage forestier est soumis régulièrement à de graves perturbations par les feux.

Différents concepts et méthodes d’estimation de la fréquence et du cycle des feux chez les modèles de dynamiques de forêts ont fait l’objet d’analyse quantitative. La fréquence et le cycle des feux peuvent être définis en se fondant soit sur un point, soit sur une zone, et les résultats analytiques indiquent que les différentes définitions sont interdépendantes, à l’exception de la définition de la fréquence des feux fondée sur le nombre de feux. On peut percevoir les définitions basées sur un point comme étant des cas spéciaux de définitions basées sur une zone réduite à une seule station. La production d’un ensemble de données historiques idéales relatives à l’inflammabilité et à la combustion a permis d’établir une comparaison de biais entre les différentes méthodes d’estimation de la fréquence et du cycle des feux. On pouvait s’attendre à une surestimation du cycle des feux en cas d’utilisation de cartes représentatives des peuplements. Par ailleurs, les feux récents peuvent exercer une forte influence sur l’estimation. Le nombre de cartes des foyers d’incendie nécessaire à l’obtention d’un cycle des feux relativement stable est également influencé par les antécédents des feux. Les données recueillies sur la base d’un point à partir de conceptions d’échantillonnage aléatoire et systématique ont donné comme résultat des estimations de cycles des feux de l’ensemble de données mises à l’essai presque aussi bonnes, lorsque les superficies des échantillons étaient plus grandes que le nombre total des unités d’échantillonnage possibles.

L'historique des régimes des feux de forêt a fait l’objet d’analyse en Alberta, au Canada. Une étude par modélisation, d’après un modèle SEM-LAMD révisé, s’est penchée sur l’influence que pourrait exercer l’extinction des feux sur les dynamiques des régimes des feux et des écosystèmes forestiers spatiaux et temporels à long terme. Les résultats de l’étude ont indiqué que l’hypothèse selon laquelle la provocation aléatoire des feux s’appliquerait bien aux cas des feux causés par la foudre, mais ne conviendrait peut-être pas aux cas de feux d’origine humaine. L’extinction des feux réduirait le nombre de grands feux tout en permettant l’accumulation d’une grande quantité de combustible, tel qu’indiqué par une moyenne d’âge des forêts plus élevée; il en résulterait une plus grande probabilité de feux incontrôlables au cours des années ultérieures. Par ailleurs, les résultats de la simulation ont révélé qu’un modèle d’accumulation accélérée de combustible serait favorisé par le processus évolutif dans les forêts boréales canadiennes, si la sélection naturelle devait favoriser les stratégies de survie et de reproduction qui permettent aux organismes d’atteindre une biomasse et une reproduction plus élevées pour assurer la continuité et l’expansion d’espèces.


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