Publications du Service canadien des forêts
Habitat network topology influences the importance of ecological traps in metapopulations. 2020. Edge, C.B.; Fortin, M.J. Ecosphere 11 (5)
Année : 2020
Disponible au : Centre de foresterie de l'Atlantique
Numéro de catalogue : 40593
La langue : Anglais
Disponibilité : PDF (demande par courriel)
Disponible sur le site Web de la revue ou du journal. †
DOI : 10.1002/ecs2.3146
† Ce site peut exiger des frais.
Résumé
La majorité des espèces forment des métapopulations, dans lesquelles les populations sont liées entre elles par la dispersion. On sait que les perturbations (naturelles ou anthropiques) ont une incidence sur les indices vitaux des populations, incidence qui peut se faire sentir dans la métapopulation par la dispersion, laquelle est déterminée par la topologie du réseau d’habitat (c.-à-d. le nombre de parcelles d’habitat et leur organisation spatiale). Dans un réseau d’habitat, les parcelles perturbées peuvent devenir des puits ou pièges écologiques, selon que les individus de l’espèce évitent ces parcelles ou, au contraire, sont attirés par elles. On parle de piège écologique lorsque les individus se dispersent de manière préférentielle vers des parcelles qui diminuent leur valeur sélective, ce qui peut avoir de graves conséquences sur la métapopulation. Toutefois, les effets des pièges écologiques doivent être évalués en fonction de plusieurs facteurs, dont le nombre de parcelles perturbées, le coût de la perturbation en termes de valeur sélective, et la dispersion. De plus, l’importance relative de chaque facteur peut varier selon la topologie du réseau d’habitat, notamment la position des parcelles perturbées et leur rôle dans le maintien de la connectivité fonctionnelle de la métapopulation dans son ensemble. Nous avons utilisé un modèle métapopulationnel stochastique, spatialement explicite et fondé sur le stade du cycle vital des amphibiens, pour étudier l’effet du nombre de parcelles d’habitat perturbées, du coût de la perturbation en termes de valeur sélective, du taux de dispersion et de l’attractivité des parcelles perturbées sur la persistance de la métapopulation selon la topologie du réseau d’habitat (aléatoire, arborescente ou complète). De façon générale, les facteurs ayant le plus d’incidence sur le taux de croissance moyen de la métapopulation, la probabilité d’extinction et le délai d’extinction étaient le taux de dispersion, le nombre de parcelles perturbées et le coût de la perturbation en termes de valeur sélective. Les pièges écologiques avaient la plus grande incidence dans les réseaux de topologie arborescente, où le nombre de liens entre les parcelles est limité. Nous avons observé des effets négatifs plus importants lorsque les parcelles perturbées étaient situées au centre du réseau, et ce, pour toutes les topologies de réseau étudiées. Il est reconnu que la réduction du nombre de parcelles perturbées et de leur degré de corrélation spatiale constitue une stratégie de conservation fiable; à cette stratégie, nous ajoutons l’importance de prendre en compte l’emplacement de ces parcelles au sein du réseau d’habitat ainsi que la topologie du réseau.
Résumé en langage clair et simple
La grande majorité des espèces forment des métapopulations, qui se composent de populations vivant dans des parcelles d’habitat distinctes liées entre elles par des dispersions. Lorsque des perturbations se produisent dans une parcelle d’habitat, des effets peuvent se faire sentir dans la population qui y vit, mais aussi dans d’autres populations liées à celle-ci par dispersion ou même dans la métapopulation dans son ensemble à l’échelle du paysage. Les activités d’aménagement des terres réalisées à grandes échelles spatiale et temporelle ont des effets sur les métapopulations et sont plus préoccupantes que les activités touchant des populations individuelles, car les métapopulations permettent aux espèces de persister sur de longues périodes. Nous avons utilisé un modèle de population stochastique spatialement explicite fondé sur le stade de développement pour évaluer les conséquences des perturbations dans trois réseaux d’habitats. Le modèle montre que la dispersion, le nombre de perturbations et la diminution de la valeur adaptative causée par la perturbation sont les principaux facteurs ayant une incidence sur la persistance des métapopulations, et l’importance de ces facteurs varie dans les réseaux d’habitats. Dans le présent article, nous présentons l’aspect théorique et l’application générale du modèle de population, qui sera utilisé dans le cadre de travaux futurs pour évaluer des scénarios réels dans le secteur forestier et faire des prédictions.