Publications du Service canadien des forêts
Unravelling the past to manage Newfoundland’s forests for the future. 2016. Arsenault, A.; LeBlanc, R.; Earle, E.; Brooks, D.; Clarke, B.; Lavigne, D.; Royer, L. The Forestry Chronicle 92(4): 487-502.
Année : 2016
Disponible au : Centre de foresterie de l'Atlantique
Numéro de catalogue : 37552
La langue : Anglais
Disponibilité : PDF (télécharger)
Résumé
Les forêts de Terre-Neuve constituent un type particulier d’écosystème boréal qui présente divers gradients écologiques qui ont une influence marquée sur les perturbations et la végétation. Nous avons assemblé et analysé une base de données exhaustive sur l’historique des perturbations à Terre-Neuve. Les insectes défoliateurs, principalement la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana Clemens) et l’arpenteuse de la pruche (Lambdina fiscellaria Guenée), sont ceux qui ont occasionné les plus fortes perturbations sur l’île. Les rares feux de forêt (cycle des feux = 769 ans) ont joué un rôle moteur dans la succession des peuplements forestiers, notamment dans les écorégions de la forêt du centre de Terre-Neuve et de la toundra des Maritimes. Nous posons l’hypothèse que le régime historique des perturbations de Terre-Neuve n’aurait pas permis d’atteindre des conditions stables, même s’il était possible d’avoir plus de vieilles forêts et de bois mort que présentement. Nous soutenons qu’il sera très difficile d’appliquer le concept de plage de variabilité naturelle (PVN) en aménagement forestier pour de tels systèmes non équilibrés à Terre-Neuve et dans d’autres régions du Canada. Nous proposons des principes directeurs pour adapter le concept de PVN à partir des connaissances écologiques. Pour adopter une saine approche scientifique, il faut vérifier les hypothèses sur la PVN avec une méthodologie expérimentale rigoureuse. Nous suggérons la mise en place d’essais à grande échelle dans au moins une portion des forêts exploitées afin de permettre une approche écosystémique fondée sur des bases scientifiques.
Résumé en langage clair et simple
Les forêts de Terre-Neuve représentent un type d’écosystème boréal unique qui comporte des gradients environnementaux prononcés ayant un effet déterminant sur les perturbations et la végétation. Nous avons assemblé et analysé une base de données exhaustive sur l’historique des perturbations survenues à Terre-Neuve à l’aide de méthodes d’analyse géospatiale et statistique. Sur l’île de Terre-Neuve, ce sont les insectes défoliateurs, principalement la tordeuse des bourgeons de l’épinette et l’arpenteuse de la pruche, qui présentent la plus grande empreinte des perturbations. Les incendies de forêt largement espacés dans le temps (cycle de feu = 769 ans) ont eu un impact décisif sur la succession forestière, en particulier dans les écorégions de la forêt du Centre de Terre-Neuve et des Landes maritimes. Nous posons l’hypothèse selon laquelle le régime de perturbation historique dans la province n’a pas permis l’atteinte d’un état d’équilibre, même si la quantité de forêts anciennes et de bois mort était vraisemblablement plus élevée à l’époque qu’aujourd’hui. Nous estimons que l’application du concept de fourchette naturelle de variation en aménagement forestier à de tels systèmes hors équilibre n’est pas évidente. Nous proposons des principes directeurs pour adapter le concept de fourchette naturelle de variation en utilisant le savoir écologique. Si une approche scientifique est désirée, la vérification des hypothèses liées au concept de fourchette naturelle de variation devrait être effectuée selon un schéma expérimental rigoureux. Nous encourageons la tenue d’expériences à grande échelle dans le cadre d’au moins une portion des activités forestières afin de favoriser l’adoption d’une approche scientifique écosystémique.