Publications du Service canadien des forêts
Protected areas in boreal Canada: a baseline and considerations for the continued development of a representative and effective reserve network. 2014. Andrew, M.E.; Wulder, M.A.; Cardille, J.A. Environmental Reviews 22(2):135-160.
Année : 2014
Disponible au : Centre de foresterie du Pacifique
Numéro de catalogue : 35366
La langue : Anglais
Disponibilité : PDF (télécharger)
Disponible sur le site Web de la revue ou du journal. †
DOI : 10.1139/er-2013-0056
† Ce site peut exiger des frais.
Résumé
La forêt boréale maintient une importante biodiversité à l'échelle régionale et d'importants services écosystémiques à l’échelle globale, tels que le stockage du carbone et les ressources en eau douce. Plusieurs systèmes boréaux subissent des perturbations anthropiques limitées et sont dans les faits conservés jusqu’à maintenant par leurs climats rigoureux et leur éloignement. Depuis 2011, presque 10 % du Canada se voit, de diverses façons, soumis à une protection formelle; on retrouve 4.5 % de ces surfaces protégées dans la zone boréale. L’aménagement des parcs existants et des aires protégées (PAPs) se partage entre plusieurs juridictions fédérales, provinciales et territoriales. Il se peut que l’expansion des aires protégées soit un objectif souhaitable malgré de faibles niveaux actuels de développement anthropique dans certaines portions de la zone boréale (spécialement au nord). Cependant, il existe des défis pour les réseaux traditionnels de PAP qui pourraient s’avérés plus proéminents dans cette région qu’ailleurs, notamment : (1) dans la zone boréale vivent des espèces de mammifères charismatiques requérant des besoins beaucoup plus vastes en superficies que le sont les PAPs typiques; (2) la zone boréale se caractérise par des régimes de perturbation affectant de vastes superficies; et (3) les changements climatiques attendus pour la zone boréale se situent parmi les plus importants au monde, impliquant des considération temporelles dans les exercices de planification de la conservation. Il n’y a présentement aucune évaluation des PAPs spécifiques pour le Canada boréal. Pour faire face à ce manque d’évaluation, les auteurs ont développé une analyse des lacunes dans la conservation du système des PAPs actuel en relation avec des substituts (écozones, couverture des terres, productivité végétale et structure du paysage). La quantité de terres formellement protégées varie selon chaque substitut, avec peu de caractéristiques communes rencontrant les cibles nationales ou internationales de conservation. De plus, peu de réserves rencontrent les besoins en surfaces généralement recommandées pour protéger les grands mammifères ou accommoder les régimes de perturbations actuels. Les auteurs discutent également des considérations et des implications d’objectifs de protection basés sur les surfaces versus basés sur les valeurs. Tout en reconnaissant qu’il existe toujours des défis scientifiques au sujet de la compréhension et de l’évaluation de l’efficacité des PAPs, sur la base de cette revue et son évaluation, on soumet que les considérations suivantes devraient informer le développement des options de conservation dans; la zone boréale : (1) représentation de la distribution des caractéristiques naturelles dans le réseau des PAPs; (2) maintient effectif des besoins en habitats et résilience spatiale aux changements à la fois cycliques et directionnels dans les patrons spatiaux, par le maintient de vastes réserves interconnectées; et (3) mise en place de pratiques d’aménagement forestier durable (lorsqu’applicables) sur l’ensemble de paysages plus vastes, puisque la protection traditionnelle sur réserve ne suffira probablement pas pour rencontrer les objectifs de conservation. La forêt boréale canadienne est unique en ce qu’elle possède de grandes étendues de terrains forestiers inaccessibles n’étant pas soumises aux interventions d’aménagement, offrant conséquemment des fonctions similaires à celles de terres protégées. La connaissance plus formelle sur la façon d’intégrer ces terres dans le réseau PAP existant nécessite d’autres considérations. De plus, le rôle temporel important des dynamiques du paysage dans la conception de PAPs efficaces doit être davantage étudié, et une meilleure compréhension des besoins conceptuels doit être développée dans un contexte de changement climatique.
Résumé en langage clair et simple
Plusieurs systèmes boréaux sont peu touchés par l’empreinte anthropique et sont en fait préservés par leur climat rigoureux et leur éloignement. Depuis 2011, presque 10 p. cent du territoire canadien est soumis à une forme quelconque de protection officielle, et 4,5 p. cent de ces aires protégées se trouvent dans la zone boréale. Dans ce document, nous examinons l’état de la protection et des enjeux liés à la zone boréale; nous déterminons et décrivons également les facteurs et les possibilités à envisager à l’avenir. La zone boréale canadienne se distingue par sa vaste étendue de terres forestières inaccessibles n’étant pas assujettie à une intervention quelconque en matière d’aménagement, et présentant des fonctions semblables à celles des terres protégées. L’intégration structurée de ces terres au réseau actuel de parcs et d’aires protégées (PAP) requiert une réflexion plus approfondie. Il faut étudier davantage le rôle temporel de la dynamique du paysage dans le cadre de la conception d’un réseau efficace de PAP et chercher à mieux comprendre les besoins relatifs aux exigences en matière de conception dans le contexte d’un climat en évolution.