Publications du Service canadien des forêts
Anticipating the consequences of climate change for Canada's boreal forest ecosystems. 2013. Price, D.T.; Alfaro, R.I.; Brown, K.J.; Flannigan, M.D.; Fleming, R.A.; Hogg, E.H.; Girardin, M.P.; Lakusta, T.; Johnston, M.; McKenney, D.W.; Pedlar, J.H.; Stratton, T.; Sturrock, R.N.; Thompson, I.D.; Trofymow, J.A.; Venier, L.A. Environmental Reviews 21(4):322-365.
Année : 2013
Disponible au : Centre de foresterie du Nord
Numéro de catalogue : 35306
La langue : Anglais
Disponibilité : PDF (demande par courriel)
Disponible sur le site Web de la revue ou du journal. †
DOI : 10.1139/er-2013-0042
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Résumé
Les milieux boisés et les forêts boréales canadiennes couvrent approximativement 3,09 × 106 km2, localisés au sein d’une vaste zone boréale caractérisée par des étés frais et de longs hivers froids. Avec le réchauffement en marche depuis les années 1850, des augmentations de la température annuelle moyenne d’au moins 2 °C entre 2000 et 2050 apparaissent comme très probables, et les températures moyennes sur l’ensemble de la zone boréale canadienne pourraient s’avérer de 4–5 °C plus chaudes que les présentes vers 2100. Tous les aspects du fonctionnement des écosystèmes de la forêt boréale sont susceptibles d’être affectés. De plus, on peut identifier sur l’ensemble de la zone boréale canadienne des ‘éléments déclencheurs’ où l’exposition à des changements accrus du climat peut provoquer des modifications de l’état des écosystèmes. Environ 40 % des surfaces forestières vivent sur le pergélisol, dont certaines connaissent présentement une dégradation irréversible, enclenchant un processus de déclin forestier et de rétablissement qui s'étend sur plusieurs décennies, tout en relâchant des quantités significatives de gaz à effet serre amplifiant la tendance du réchauffement global. Des températures plus chaudes couplées à des changements significatifs de la distribution spatio-temporelle de la précipitation causeront vraisemblablement des sécheresses destructrices pour les arbres dans l’ouest; cependant, à l’est des Grands Lacs, où la précipitation est généralement non limitative, le réchauffement couplé à une augmentation du CO2 pourrait favoriser une plus forte productivité forestière. On peut s’attendre à ce que de vastes incendies de forêt pouvant causer des pertes économiques énormes deviennent plus fréquents, mais les augmentations annuelles moyennes des surfaces brûlées se feront relativement graduellement. La menace la plus immédiate pourrait venir d’insectes forestiers ravageurs ayant la capacité de connaître des épidémies en réaction à des augmentations relativement faibles des températures. La quantification des multiples effets du changement climatique présente un défi, surtout compte tenu des grandes incertitudes sur les interactions possibles entre elles, aussi bien qu’avec les autres pressions venant de l’utilisation des terres. Il faudra beaucoup d’ingéniosité de la part des aménagistes et des scientifiques pour rencontrer les formidables défis posés par le changement climatique dans les écosystèmes boréaux et pour développer des stratégies efficaces afin d’adapter des pratiques d’aménagement forestier durables aux changements imminents.
Résumé en langage clair et simple
L’article traite des menaces des changements climatiques qui s’amoncelleront sur les écosystèmes boréaux du Canada à l’horizon de 2100. La résilience d’écosystèmes pour le moment stables sera de plus en plus éprouvée si les changements prévus se concrétisent. La modification des écosystèmes pourrait donc être irrévocable. Le réchauffement, l’assèchement et la plus grande concentration de dioxyde de carbone pourraient stimuler la croissance dans certaines régions, mais cet effet bénéfique serait vraisemblablement plus que contrebalancé par les effets combinés de graves sécheresses, de tempêtes plus violentes et de feux de végétation. Environ 40 % des forêts boréales canadiennes poussent dans les sols pergélisolés, qui se réchauffent depuis le milieu du 19e siècle, ce qui inquiète particulièrement. Le dégel du pergélisol a sensiblement augmenté depuis les années 1970, et il risque fort de continuer à s’accélérer et de transformer de façon irréversible de grandes superficies de forêt nordique, ajoutant de grandes quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il est moins certain qu’il se produise des infestations catastrophiques d’insectes ravageurs dans les forêts, mais de petites augmentations de température suffiraient à les provoquer. Il y aura une grande remontée vers le nord des zones climatiques propices aux forêts boréales, ce qui ajoutera aux stress s’exerçant sur la croissance et la régénération des forêts. Conjuguées, ces menaces provoqueront vraisemblablement des changements importants dans les écosystèmes des forêts boréales, plus particulièrement dans ceux qui longent l’Ouest canadien. Ces changements poseront des défis sans précédent aux chercheurs, aux gestionnaires et aux décideurs.