Publications du Service canadien des forêts
Mountain pine beetle range expansion: Assessing the threat to Canada's boreal forest by evaluating the endemic niche Final Report Ver. 1.1. 2011. Bleiker, K.P.; Carroll, A.L.; Smith, G.D. Natural Resources Canada, Canadian Forest Service, Pacific Forestry Centre, Victoria, BC. Mountain Pine Beetle Working Paper 2010-02. 17 p.
Année : 2011
Disponible au : Centre de foresterie du Pacifique
Numéro de catalogue : 32212
La langue : Anglais
Séries : Mountain Pine Beetle Working Paper (CFP - Victoria) *
Disponibilité : PDF (télécharger)
Résumé
Le dendroctone du pin ponderosa a récemment franchi la ligne continentale de partage des eaux et envahi le nord de l’Alberta. Bien que l’espèce puisse tout juste vivre dans les conditions climatiques de cette région (voir Nealis et Peter, 2008), elle pourrait connaître un accroissement rapide de population si les conditions climatiques demeuraient favorables plusieurs années consécutives. De plus, si l’espèce parvient à s’établir dans la région de façon durable, même à des niveaux de population très faibles (endémiques), elle pourrait connaître une explosion démographique sous l’effet du réchauffement climatique. Nous avons étudié la possibilité de survie du dendroctone du pin ponderosa à un niveau endémique dans deux localités du nord-ouest de l’Alberta. Nos recherches montrent que le dendroctone du pin ponderosa pourrait probablement survivre à un niveau de population endémique dans les deux localités, compte tenu des deux facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur sa population, à savoir la présence d’arbres vulnérables et l’assemblage de scolytes secondaires (Carroll et al., 2006a; Smith, 2008). Dans les deux localités, plus du tiers des pins de diamètre supérieur à 10 cm présentaient au moins deux blessures susceptibles d’affaiblir l’arbre attribuées au dendroctone. Des attaques de niveau endémique ont été observées dans les deux peuplements, et dans l’un d’eux le nombre d’arbres attaqués demeurait sensiblement le même d’une année à l’autre. Dix des 12 arbres sur lesquels nous avons observé des attaques de niveau endémique étaient déjà colonisés par des scolytes secondaires. Le nombre d’arbres attaqués par des scolytes secondaires variait entre trois et huit arbres par hectare. Nous avons identifié huit espèces de scolytes secondaires attaquant la partie inférieure du tronc des arbres, les plus fréquentes étant l’Orthotomicus latidens, le Dendroctonus murrayanae et des Hylurgops spp. Après l’épisode d’immigration de 2006, l’effectif du dendroctone a décliné en 2007 et en 2008 dans les deux localités du nord de l’Alberta où nous avons réalisé notre étude, et le nombre d’arbres subissant des attaques massives a diminué. Le déclin de la population de dendroctone a été estimé à 44 %. L’explosion de la population du ravageur (augmentation de 420 %) survenue dans une des localités en 2009 dépassait de loin notre estimation de la productivité de la population en place en 2008 et résultait probablement d’un autre épisode de dispersion massive à grande distance. Au cours de l’étude, nous avons observé des variations importantes du comportement d’attaque (taux d’attaque annuel, etc.), de la phénologie (émergence précoce des adultes, cohortes multiples, etc.) et de la survie hiémale du ravageur, entre peuplements comme au sein d’un même peuplement. Le comportement d’attaque et le succès de reproduction du ravageur semblent différer d’une région à l’autre, et les différences peuvent avoir des effets inattendus sur la dynamique des populations à l’échelle locale et régionale (Clark, 2008; Cudmore, 2009). Il faudrait étudier la biologie et la dynamique des populations du dendroctone du pin ponderosa dans sa nouvelle aire de répartition et au vu des changements climatiques, car l’évaluation de la menace pour les forêts boréales et la mise au point de méthodes de lutte adaptées à la région reposent sur ces connaissances.