Publications du Service canadien des forêts
Fire frequency and vegetation dynamics for the south-central boreal forest of Quebec, Canada. 2002. Lesieur, D.; Gauthier, S.; Bergeron, Y. Can. J. For. Res. 32: 1996-2009.
Année : 2002
Disponible au : Centre de foresterie des Laurentides
Numéro de catalogue : 22472
La langue : Anglais
Disponibilité : PDF (demande par courriel)
Résumé
L’histoire des feux et de la dynamique forestière a été reconstruite pour le territoire privé de Smurfit-Stone (3800 km2) situé dans le centre-sud de la forêt boréale du Québec. Le cycle des feux a été caractérisé à l’aide d’un échantillonnage aléatoire du territoire ainsi qu’avec les données d’archives de la compagnie pour les feux survenus depuis 1923. Les résultats suggèrent que le cycle des feux ne varie pas en fonction des sous-domaines bioclimatiques, des régions sous exploitation forestière, des dépôts de surface ainsi que de la distance moyenne à un coupe feu. Le cycle des feux est toutefois plus long depuis la fin du petit âge glaciaire (~1850). La dynamique forestière a été caractérisée en développant des matrices de transition de la composition de la canopée à partir de 344 placettes échantillons permanentes. Celles-ci ont été échantillonnées environ à tous les 15 ans au cours des 40 dernières années. Deux patrons de remplacements ont été observés : (i) les peuplements feuillus et mixtes sont remplacés par les peuplements dominés par le sapin baumier (Abies balsamifera (L.) Mill.) (et, dans une moindre mesure, par les peuplements d’épinette noire (Picea mariana (Mill.) BSP)) et (ii) les peuplements de pin gris (Pinus banksiana Lamb.) sont remplacés par les peuplements d’épinette noire. Les matrices de transition ont permis de confirmer que le remplacement des espèces en forêt boréale est possible lorsque le temps entre deux perturbations est suffisamment long et que les dépôts de surface ainsi que les perturbations secondaires comme les épidémies d’insectes jouent également un rôle important dans la dynamique. Nos résultats indiquent également que la proportion de forêts agées de plus de 100 ans occupe une place importante dans le paysage et que cette proportion devrait augmenter conséquemment à l’allongement du cycle des feux depuis la fin du petit âge glaciaire. Du point de vue de la gestion durable des forêts, nos résultats remettent en question, pour la forêt boréale, l’emploi généralisé de la coupe totale sur de courtes révolutions. La fréquence des feux à l’échelle régionale et ses conséquences sur la diversité de la mosaïque forestière naturelle devraient être considérées dans les plans d’aménagement si le maintien de la diversité biologique et de l’intégrité des écosystèmes constitue un objectif à atteindre. Des scénarios économiquement et écologiquement viables sont discutés.