Coupes sélectives

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La compétitivité du bois d’œuvre canadien en Chine

24 juillet 2014

Il y a des avantages et des désavantages à augmenter les prix de bois d’œuvre. Du côté positif, grâce à la hausse des prix, les exportateurs de bois d’œuvre canadiens ont connu une très bonne année en 2013. La valeur totale des exportations a grimpé jusqu’à 30 % par rapport à 2012 pour atteindre 7,4 milliards de dollars. Les exportations vers les deux plus grands marchés, soit les États-Unis et la Chine, ont augmenté de 33 % et de 30 % respectivement. Toutefois, le volume des exportations a progressé de façon beaucoup moins forte. Le volume total des exportations a augmenté de 11 %, surtout grâce au rebondissement de 15 % qu’ont connu les États-Unis à la suite du redressement des marchés du logement, le volume des exportations en Chine ayant crû de 6 % seulement.

Cela représentait une perte de part de marché, étant donné que le volume total des importations de bois d’œuvre en Chine avait augmenté de 19 %. De nombreux pays ont accru leur part de marché aux dépens du Canada, notamment le Chili (avec une hausse du volume des importants de +64 %), la Finlande (+157 %), la Suède (226 %) et l’Allemagne (304 %). Toutefois, c’est la Russie qui a contribué le plus à cette hausse (avec un volume total de près de 1 million m3, soit 34 % des nouvelles importations en Chine). Depuis 2011, les importations de bois d’œuvre canadiens en Chine stagnent, tandis que celles de la Russie augmentent rapidement : entre 2011 et 2013, la part de marché de la Russie en Chine a augmenté, passant de 36 % à 38 %, alors que celle du Canada a baissé, passant de 46 % à 40 %. Si cette tendance se poursuit, la Russie pourrait vraisemblablement dépasser le Canada et devenir le plus grand exportateur de bois d’œuvre en Chine dès 2014.

Importations chinoises de bois d’œuvre

 Le graphique indique les importations annuelles de bois d’œuvre en Chine, y compris celles du Canada et de la Russie entre 2006 et 2013. Les importations de la Chine en provenance de la Russie étaient proches des niveaux du Canada en 2013.

Le fait que le volume des exportations du Canada vers la Chine soit resté pratiquement inchangé est attribuable surtout à la hausse des prix à la suite du redressement des marché nord-américains; le prix implicite des importations du Canada a augmenté de 19 % en 2013 (passant de 193 $ à 229 $/m3), tandis que celui de la Russie a diminué de 1 % (passant de 190 $ à 187 $/m3). Bien que la hausse des prix soit une bonne chose pour les exportateurs de bois d’œuvre canadiens, elle peut  faire en sorte qu’il soit difficile pour eux de diversifier leurs marchés et de conserver la part de marché qu’ils ont gagnée au cours des dernières années. Afin de continuer à tirer profit de la croissance du marché chinois,  les exportateurs de bois d’œuvre canadiens doivent continuer d’investir dans des moyens pour améliorer leur compétitivité. Cela plaide en faveur des investissements dans l’innovation et l’efficacité, en plus de la création de liens de partenariat plus serrés avec les importateurs, compte tenu de l’importance stratégique du marché chinois pour le bois d’œuvre canadien.