Coupes sélectives

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La progression de la normalisation du marché américain de l’habitation

6 août 2013

Malgré des signes encourageants, la construction de maisons unifamiliales non attenantes aux États-Unis (la plus importante source de la demande de bois d’œuvre de résineux canadien), reste à un peu plus de 50 % seulement de sa production moyenne à long terme. En ce moment, il semble que le marché reviendra à ses niveaux de production moyens dans deux ans environ.

Le marché américain de la construction de maisons unifamiliales non attenantes

 Ce graphique mixte (linéaire et à colonnes) montre la relation qui a existé entre la création d’emplois et le nombre des mises en chantier de maisons unifamiliales non attenantes aux États-Unis entre 1971 et 2013. Cette relation était très étroite jusqu’en 2000, lorsqu’une période de construction excédentaire qui a duré jusqu’à la fin de 2007 a commencé. Après cette période, une période compensatoire de construction déficitaire a commencé. Les prévisions montrent que le marché reviendra vraisemblablement à son niveau moyen au milieu de 2015.

Description détaillée

Le principal catalyseur de la construction de maisons unifamiliales non attenantes aux États-Unis est la création nette d’emplois. L’accroissement du nombre des personnes qui ont un emploi entraîne une demande d’accroissement du parc de logements. De 1971 à 1999, il y avait une très forte corrélation entre ces deux variables. Cependant, au début des années 2000, cette relation a changé radicalement pour donner naissance à ce qu’on a appelé ensuite la « bulle immobilière ».

Les forces du marché ne sont jamais en parfait équilibre et aucun modèle économique n’est parfait. D’après ce modèle, il y a eu une certaine construction excédentaire au cours des années 70 et 80 tandis que les années 90 ont été une période de construction légèrement déficitaire (aire verte du graphique). Cependant, l’importance de la construction excédentaire au cours de la bulle immobilière a été sans précédent et a laissé les États-Unis avec une importante offre excédentaire de maisons unifamiliales. Par rapport à ce à quoi on se serait attendu étant donné le niveau de la création d’emplois, les États-Unis ont construit environ 3,2 millions de maisons « excédentaires » entre 2000 et 2007. Depuis, la construction aux États-Unis a été « déficitaire » par rapport au niveau auquel on pourrait s’attendre compte tenu de la seule création d’emplois et la construction excédentaire cumulative a été réduite à 25 % seulement de son sommet de 2007.

Compte tenu de ce modèle relativement simple, et en faisant deux hypothèses prudentes, soit : a) la croissance de l’emploi nette se poursuivra à une moyenne de 195 000 emplois par mois à moyen terme, et b) la tendance linéaire de l’expansion de la construction depuis 2011 se poursuivra, on peut s’attendre à ce que le secteur américain de l’habitation ait éliminé la construction excédentaire d’ici au milieu de 2015. Une fois la construction excédentaire éliminée, la relation passée devrait se rétablir et entraîner le retour à la normale du nombre des mises en chantier aux États-Unis.

Un assouplissement des pratiques en matière de prêts ou une croissance de l’emploi supérieure à ce qui était prévu avancerait vraisemblablement un peu cette date tandis que des difficultés économiques aux États-Unis, un changement important des préférences des consommateurs (p. ex., en faveur de la construction de maisons à plusieurs logements) ou des crises économiques dans l’UE ou en Chine la repousseraient. Étant donné l’importance de ce secteur pour la production canadienne de bois d’œuvre de résineux, on peut raisonnablement s’attendre à ce que ce secteur connaisse une amélioration constante (hormis une certaine volatilité) en termes d’emplois et de bénéfices au moins au cours des deux prochaines années.