Site sur la recherche en aménagement forestier durable
Effectuez une visite virtuelle

Vous vous trouvez sur le site d’une expérience de recherche forestière sans précédent au Canada – GEEPN (Gestion de l’écosystème par émulation des perturbations naturelles). Ce projet de recherche est basé sur l’hypothèse suivant laquelle la nature peut nous enseigner comment aménager durablement nos forêts. Plus précisément, il s’agit de comprendre comment les perturbations qui se produisent naturellement dans nos forêts boréales – comme un feu irréprimé, peuvent servir de source d’inspiration pour l’aménagement forestier durable. Effectuez une visite virtuelle dans ce site de recherche forestière unique depuis votre bureau, ou passez par Google Earth en défilant vers le bas pour y accéder.

L'expérience la plus importante
de gestion forestière au monde

De ses débuts modestes a émané ce que l’on croit être l’expérience la plus importante de gestion forestière au monde. Comptant plus de 1 000 hectares de parcelles exploitées et brûlées (correspondant à la superficie de plus de 1 350 terrains de soccer) dans une aire de 7 000 hectares, l'expérience est de grande envergure. De très grand envergure.

La science comme outil
de politique et de pratique

La GEEPN dépasse le cadre d’un projet scientifique. Chaque année, des partenaires analysent les résultats de la GEEPN en vue d’améliorer les stratégies et les pratiques sur le terrain. Il s’agit d’un investissement qui aide les partenaires à faire preuve d’une meilleure transparence et à améliorer leur compétitivité sur les marchés mondiaux qui exigent des preuves de durabilité.

Un modèle à suivre

Le partenariat de gestion de l’écosystème par émulation des perturbations naturelles (GEEPN) est unique et un modèle de recherche concertée reconnu dans le monde entier. Des partenaires de l’industrie, de gouvernements et d’universités travaillent ensemble pour déterminer les priorités des travaux de recherche, appliquer ce qu’ils ont appris et faire avancer l’état des connaissances sur la gestion durable des forêts du Canada

Faites l’expérience
de la GEEPN

Nous sommes conscients que tous ne peuvent se rendre au site éloigné de recherche dans le nord-ouest de l’Alberta, au Canada. Nous vous faisons donc découvrir ce lieu dans ce site. Ci-dessous, vous pourrez faire une visite virtuelle de la GEEPN grâce à laquelle vous en apprendrez davantage sur le projet et découvrirez quelques-unes des principales constatations et applications de la science de la GEEPN. Cliquez sur les icônes pour voir évoluer l’histoire ou faites la visite sur Google Earth.

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L’origine de la GEEPN : les perturbations comme processus naturels

Établi dans la forêt boréale du nord de l’Alberta, le partenariat de GEEPN est une expérience de grande envergure qui a été conçue pour durer le temps d’une rotation forestière complète (c.-à-d., 80-100 ans). La GEEPN a pour but de voir comment nous pourrions récolter les arbres d’une façon semblable aux effets des perturbations naturelles – comme les incendies de forêt. Cette importance accordée aux perturbations naturelles est au cœur d’une approche récente pour la foresterie appelée gestion axée sur l’écosystème. Ce type de gestion reconnaît que, puisque les perturbations naturelles existent depuis toujours, les plantes et les animaux s’adaptent à un environnement qui change fréquemment. Par conséquent, la GEEPN se demande comment nous pourrions émuler le mieux possible les perturbations naturelles, en particulier les incendies de forêt, pour améliorer la gestion des forêts par rapport à la coupe à blanc habituelle afin d’assurer la viabilité écologique des écosystèmes forestiers et le maintien de la biodiversité.

La gestion axée sur l’écosystème reconnaît qu’en raison de la présence constante de perturbations au sein de la forêt boréale, les plantes et les animaux se sont habitués à vivre dans un environnement où les changements sont fréquents. La GEEPN pose donc la question suivante : si nous réussissons à mieux harmoniser l’exploitation forestière avec les effets des incendies, cette démarche sera-t-elle plus profitable à nos forêts – et à la biodiversité qu’elles abritent – que les approches classiques, comme les coupes à blanc?

Une conception de classe mondiale

Quand la GEEPN a été conçue, les partenaires voulaient que l’expérience soit rigoureuse sur le plan scientifique et soit pertinente pour les opérations forestières. Le résultat de cette expérience contenait plus de cent parcelles récoltées ou brûlées – chacune mesurant dix hectares. Différentes méthodes de récolte ont été testées : la coupe à blanc habituelle (qui laisse environ 2 % des arbres sur le site) et la coupe sélective qui laisse 10 %, 20 %, 50 % ou 75 % d’arbres debout après la récolte.

Cette démarche consistant à conserver des arbres vivants sur le site après la récolte est appelée « réserve-sur-coupe ». Elle s’inspire du fait que les feux de friches laissent souvent un grand nombre d’arbres vivants et d’arbres morts dans leur sillage. En laissant des quantités variables d’arbres vivants sur le site, la GEEPN peut peser les avantages relatifs de cette démarche pour les forêts de même que pour les plantes et les animaux qu’elles abritent. Des brûlages dirigés ont également été utilisés à la GEEPN et ils permettent aux scientifiques de comparer directement les effets d’un incendie et ceux de la récolte.

Une démarche rigoureuse et créative en recherche

En plus des traitements par coupe et par brûlage, plusieurs autres sujets importants sont explorés au site de GEEPN. Par exemple, des arbres vivants ont été laissés dans deux configurations différentes après la récolte. Les arbres qui restent sur les sites récoltés sont seuls ou en bosquets répartis tout au long de la zone récoltée (rétention dispersée) tandis que les autres arbres sont laissés en parcelles (rétention regroupée).

Aussi, divers essais de régénération forestière (c.-à-d., sylvicole) ont été effectués sur des peuplements de conifères et de peuplements mixtes récoltés afin de déterminer les techniques qui donnent le meilleur taux de croissance et de survie chez les épinettes blanches plantées après une récolte. Tous ces essais nous aident à comprendre comment nous pourrions maintenir la viabilité économique de l’industrie forestière tout en assurant des pratiques responsables et durables.

Quels sont les sujets d’étude à la GEEPN?

Ce n’est un secret pour personne que les scientifiques ont besoin de données pour répondre aux questions – et il ne manque pas de données au site de GEEPN. Une armée d’étudiants collecte périodiquement des données de surveillance venant de plus de 600 lots situés sur le site expérimental. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que cette surveillance devrait se poursuivre jusqu’à la rotation forestière complète (c.-à-d., 80-100 ans). De plus, de nombreux scientifiques et étudiants au cycle supérieur mènent des études sur une partie du site dans le but de mieux comprendre les réactions des forêts aux récoltes et aux incendies.

Au total, plus de 1 600 espèces ont été étudiées à la GEEPN, incluant les coléoptères, les araignées, les papillons de nuit, les oiseaux, les plantes, les amphibiens et les mammifères. Et ce n’est qu’un début. Les sols sont surveillés pour comprendre l’incidence des activités de récoltes et des incendies sur cette ressource essentielle. Le rôle du bois mort pour préserver la biodiversité et favoriser la productivité des forêts est également à l’étude. Plus récemment, l’accent consistait à comprendre comment les forêts contribuent au cycle de carbone mondial. En bref, le travail à la GEEPN est diversifié.

Principaux enseignements tirés à la GEEPN

Nous avons appris bien des choses jusqu’à maintenant au site de GEEPN, mais certains des résultats fondamentaux portent sur la quantité d’arbres vivants laissés sur les sites récoltés. Un nombre croissant d’études permettent de penser que le maintien de 10-20 % d’arbres vivants (rétention d’arbres verts), combiné à une protection soigneuse des sols forestiers, réduit les répercussions de la récolte sur la biodiversité. Ces arbres vivants semblent aider aussi la biodiversité à recoloniser les sites récoltés plus rapidement que les coupes à blanc. Nous avons aussi appris que la rétention regroupée était plus bénéfique que la rétention dispersée, mais que les deux formes de rétention étaient importantes.

De façon générale, un enseignement déterminant tiré de la GEEPN est que les variations sont importantes pour la biodiversité. Cela signifie qu’il faut laisser diverses quantités d’arbres vivants – dont certains sont groupés et d’autres sont répartis sur tout le site de récolte – pour créer des variations au sein des forêts aménagées. Ces variations créent des paysages soumis à la récolte qui imitent davantage les paysages extrêmement variables façonnés par les incendies.

Principales applications des connaissances de la GEEPN

Une des principales forces de la GEEPN est l’engagement des partenaires qui assimilent de nouveaux apprentissages et apportent des changements aux pratiques de récolte sur le terrain. Un exemple est le fait que les partenaires laissent maintenant diverses quantités d’arbres vivants sur les sites après la récolte. Selon les facteurs économiques et environnementaux, la quantité d’arbres vivants laissés après la récolte varie de 0 à 30 p. 100. Les partenaires varient également la façon dont les arbres sont laissés sur les sites (c.-à-d., arbres individuels ou îlots d’arbres). Ces changements visuels apportés aux pratiques au fil du temps contribuent à adapter les pratiques de l’industrie fondées sur les nouvelles sciences.

Les gouvernements utilisent également la science de la GEEPN pour éclairer la prise de décision. Par exemple, la GEEPN aide à comprendre « pourquoi » les forêts réagissent ainsi aux récoltes et aux incendies. Cette information est essentielle pour mettre à l’essai l’efficacité des politiques et aide également à interpréter les résultats des programmes de surveillance à l’échelle des provinces.

Améliorer la compétitivité du secteur forestier

Il ne fait aucun doute que la durabilité est un indicateur déterminant dans les marchés mondiaux. À ce jour, le site GEEPN a fourni de précieux renseignements qui laissent entendre que nous pouvons effectivement gérer nos forêts de manière à avoir une industrie forestière viable tout en assurant le maintien d’un large éventail d’autres valeurs forestières. Les résultats confirment la valeur d’adapter la récolte forestière pour émuler les perturbations telles que les incendies – en particulier la valeur de laisser des arbres vivants sur les sites récoltés – comme moyen de garantir la durabilité.

Ces constatations contribuent à améliorer la crédibilité et le leadership du secteur forestier canadien. Les partenaires de la GEEPN soulignent régulièrement que la science de la GEEPN – jumelée aux preuves tangibles des changements de pratiques sur le terrain – contribue à sécuriser et à fidéliser les clients locaux et internationaux.

Un modèle pour d’autres secteurs

La GEEPN ne concerne pas uniquement le domaine forestier. Elle nous aide à apprendre comment l’exploitation a une incidence sur nos forêts et comment nous pouvons réduire ou éviter les répercussions négatives. Par conséquent, les connaissances générées par la GEEPN offrent potentiellement des avantages considérables aux autres secteurs, comme ceux de la remise en état des terrains forestiers et de la restauration des terres.

En plus de sa science et de ses applications, la GEEPN agit comme une « validation de principe » à la recherche coopérative. Le modèle de la GEEPN – qui tire parti des forces et des points de vue de tous les partenaires – aide l’équipe de partenaires à réaliser bien plus que l’ensemble de ses composantes. L’attention internationale que reçoit la GEEPN en est un bon exemple. Les scientifiques sont souvent présents à des conférences internationales et publient dans des revues scientifiques respectées. Cette visibilité attire des visiteurs locaux et étrangers à la GEEPN provenant des secteurs universitaire, industriel et gouvernemental. Le résultat final : la GEEPN aide à accroître la réputation du Canada et de son industrie forestière.

Principaux partenaires de GEEPN : Association des produits forestiers du Canada, Daishowa Marubeni International (DMI), Foothills Research Institute, gouvernement de l’Alberta, gouvernement du Canada, Université de l’Alberta.