Coupes sélectives

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Biomasse en Alberta : possibilités de capacité supplémentaire en bioénergie

16 janvier 2014

La bioénergie est un élément clé de la transformation de l’industrie forestière. Par contre, selon Roberts (2013)1, trois obstacles importants freinent les investissements en bioénergie en Amérique du Nord : l’incertitude politique, le faible prix du gaz naturel et le risque lié au prix de la matière première. L’insuffisance de l’offre en matière première à faible coût pour rivaliser avec le prix du gaz naturel décourage les investissements. Elle stimule cependant l’évaluation des déchets ligneux associés à la fabrication primaire du bois (particulièrement au sciage du bois d’œuvre). Après tout, les résidus du sciage du bois sont la fibre la moins coûteuse puisqu’ils ont déjà été transportés de la forêt. Toujours est-il que l’offre de ces résidus peut être très fluctuante, car ils dépendent fortement de la conjoncture économique dans le secteur du bois d’œuvre.

Pour prévoir l’approvisionnement possible en matière première de résidus du sciage du bois en Alberta, nous avons exécuté plusieurs scénarios de prix du bois d’œuvre avec notre modèle régional de transport du secteur forestier albertain. Le modèle divise la province en huit régions et modélise la production de dix produits finaux. Il repose sur les données de capacité en 2009. La fonction économique de maximisation des profits localise les sources d’approvisionnement des billes, transporte celles-ci aux installations de production primaire, puis transfère les coproduits, par exemple les copeaux à pâte, vers d’autres installations pour modéliser l’approvisionnement forestier dans le secteur.  

Prix du bois d’œuvre et déchets ligneux excédentaires

 Le graphique illustre les résultats d’un modèle régional de transport du secteur forestier albertain pour examiner l’approvisionnement possible en résidus de la biomasse issue du sciage du bois en Alberta selon plusieurs scénarios de prix du bois d’œuvre. Le modèle divise la province en huit régions et modélise la production de dix produits finaux. Il repose sur les données de capacité en 2009. Les résultats indiquent que la majorité des résidus ligneux excédentaires sera concentrée dans les régions de Peace River et de Rocky Mountain House, respectivement.

Description détaillée

Sans surprise, nous constatons qu’en même temps que des prix plus élevés font accroître l’activité de sciage, de plus grands volumes de biomasse issue des déchets de scierie sont produits. Les résultats indiquent que la majorité des résidus ligneux excédentaires sera concentrée dans les régions de Peace River et de Rocky Mountain House, respectivement. Ces régions sont les deux plus importantes exportatrices de déchets ligneux et en acheminent toutes deux à Grande Prairie, Slake Lake, Whitecourt et Drayton Valley. Les régions de Whitecourt et de Drayton Valley importent toujours des résidus ligneux pour satisfaire la production indépendamment du prix du bois et ne produisent pas de résidus ligneux en excédent. À 475 $/MBF pour le bois d’œuvre, plus de 320 000 tonnes métriques anhydres (TMA) de déchets ligneux excédentaires sont disponibles en Alberta et pourraient produire 447 360 MWh d’électricité. Alberta Energy estime la consommation d’électricité dans les ménages moyens de la province à 7,2 MWh par an. La fibre excédentaire pour toute la province à un prix de bois d’œuvre de 475 $/MBF pourrait donc alimenter en électricité près de 62 000 foyers annuellement.

1D.G. Roberts. 2013. Transformational Forces in the Global Forest Sector. Ressources pour la prochaine conférence de l’IUFRO. 27 au 29 août.